Nous recherchons et sélectionnons les experts les plus adaptés à vos besoins.
Achats de Prestations Intellectuelles : ce que révèle le Baromètre 2025 à l’ère de l’IA

La 8ᵉ édition du Baromètre des Achats de Prestations Intellectuelles (PI) met en lumière une situation encore inédite depuis sa création. En effet, à l’ère de la digitalisation et de l’essor de l’intelligence artificielle, le Baromètre 2025 montre que les achats de prestations intellectuelles sont devenus pleinement stratégiques.
Alors que ces prestations représentent en 2025 plus de la moitié des budgets achats pour trois quarts des organisations, leur pilotage devient à la fois plus structuré, plus stratégique et plus complexe.
Le nouveau Baromètre propose ainsi une lecture renouvelée d’un secteur profondément transformé par l’IA et les reconfigurations du marché.
Fondée sur les retours de 214 professionnels issus de tous les secteurs, cette 8ème édition offre un panorama précis des nouveaux enjeux de la fonction Achats. Elle met en évidence des transformations majeures : l’intégration progressive de l’intelligence artificielle, la centralisation du référencement fournisseurs, dont la progression se confirme, et l’intensification des exigences RSE.
Quels sont les principaux changements observés depuis le Baromètre 2024 ? Comment l’IA redéfinit-elle concrètement les pratiques d’achat ? Et comment la fonction Achats parvient-elle à naviguer entre innovation, performance et conformité ?
Réponses dans l’édition 2025 du Baromètre.

La place croissante des achats de prestations intellectuelles (PI) dans les budgets
En 2024, le Baromètre soulignait principalement les stratégies mises en place par les organisations pour absorber les effets de l’inflation.
Un an plus tard, il met en évidence un repositionnement clair : les prestations intellectuelles deviennent un pivot budgétaire. Trois quarts des organisations (74 %) y consacrent aujourd’hui plus de la moitié de leurs dépenses achats, tandis que moins d’un quart (23 %) restent en dessous de ce seuil.
Les données 2024 révélaient déjà une orientation claire des entreprises vers des prestations à forte valeur ajoutée : 84 % privilégiaient les services informatiques et 83 % les prestations d’études et de conseil. La tendance observée en 2025 confirme et amplifie ce mouvement de fond.
Le Baromètre 2025 montre que la logique de gestion de crise qui prévalait en 2024 cède la place à une démarche d’investissement claire, structurée et pleinement assumée.

Baromètre 2025 : un panel ciblé et expert pour une vision complète
En 2025, le Baromètre adopte une approche ciblée avec 214 acteurs du secteur, permettant une analyse approfondie des profils et des pratiques. L’industrie concentre près d’un quart des participants (22 %), devant la banque-assurance (16 %) et les institutions publiques (11 %). L’IT, les télécoms, la tech, la santé et le conseil complètent cette mosaïque sectorielle.
Cette édition 2025 se distingue par une qualification renforcée des répondants : 54 % occupent des postes de direction ou de management achats, tandis que 35 % sont spécialisés dans les prestations intellectuelles. Une expertise accrue qui renforce la qualité d’analyse supérieure.
La taille des organisations représentées est particulièrement diversifiée : elle s’étend des entreprises de taille intermédiaire aux groupes réalisant plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires, jusqu’aux acteurs majeurs dépassant les 5 milliards d’euros.
Cette hétérogénéité offre une vision exhaustive des pratiques, quel que soit le niveau de maturité du marché.
Sourcing fournisseurs : de la diversification à la professionnalisation
La professionnalisation du sourcing PI
Le Baromètre 2025 met en évidence une professionnalisation accrue du sourcing des prestations intellectuelles. 64 % des entreprises disposent désormais d’au moins un acheteur à temps plein dédié à cette catégorie, révélant une structuration croissante de la fonction. Ce chiffre traduit une prise de conscience majeure : les prestations intellectuelles ne sont plus gérées uniquement par des acheteurs généralistes, mais nécessitent une expertise et un suivi spécifiques.
L’édition 2024 soulignait déjà la diversité des méthodes de sourcing employées par les entreprises, incluant notamment les recommandations des clients internes, des grands cabinets de conseil (ESN) et des plateformes en ligne.
Le classement de ces méthodes se précise en 2025 : les recommandations internes restent la principale source d’identification des prestataires, confirmant la tendance précédente. Elles sont suivies du réseau des acheteurs et des grands cabinets de conseil ou ESN, qui demeurent des références pour les besoins d’envergure.
Le digital prend progressivement de l’importance : 31 % des répondants utilisent désormais des plateformes en ligne et 13 % recourent aux réseaux sociaux pour identifier et évaluer les prestataires.
Si ces outils restent encore secondaires par rapport aux méthodes traditionnelles, leur adoption progresse de manière continue d’année en année.
Référencement : équilibre entre centralisation et flexibilité
La formalisation des politiques de référencement s’accélère, avec désormais 70 % des entreprises disposant d’un cadre structuré, signe d’une volonté de mieux maîtriser les risques fournisseurs et d’optimiser les coûts.
Le contrôle stratégique se renforce, tout en restant flexible : 36 % des organisations privilégient un modèle mixte, combinant pilotage central et autonomie opérationnelle.
Performance et sélection : la qualité domine le prix
En 2025, la qualité des livrables prime désormais sur le prix dans le choix des prestataires.
En 2024, le prix restait central dans les choix d’achats de prestations intellectuelles, 71 % des acheteurs le jugeant important. Les pratiques responsables commençaient à s’imposer, mais n’avaient pas encore supplanté la logique économique dominante.
Cette inversion des priorités illustre la montée en maturité des directions achats, qui misent désormais sur la valeur et la substance plutôt que sur l’économie immédiate, même si la maîtrise des coûts reste un enjeu central.
La création de valeur suit, illustrant que le prestataire dépasse le simple rôle d’exécutant pour devenir un véritable partenaire, enrichissant le projet par son expertise.
Le respect des délais, les critères RSE et la capacité de travail à distance complètent ce classement, ces derniers étant désormais considérés comme des prérequis plutôt que comme des facteurs différenciants.
RSE et achats PI : des critères sociaux et environnementaux de plus en plus intégrés
Parmi les critères RSE, les droits humains et les conditions de travail dominent, portés par les obligations légales (devoir de vigilance) et les risques réputationnels.
L’empreinte carbone arrive en seconde position, signe que l’urgence climatique entre enfin dans les décisions d’achat, bien que sa mesure reste complexe.
Sur le plan opérationnel, 48 % des entreprises utilisent une grille d’évaluation RSE à l’entrée au panel, et 40 % mettent en place des plans d’engagement de progrès pour accompagner leurs prestataires dans leur transformation.
En matière environnementale, 30 % des acheteurs suivent désormais l’empreinte carbone de leurs prestations intellectuelles.
L’intelligence artificielle : une adoption naissante et un défi de gouvernance
L’intelligence artificielle constitue la grande nouveauté de l’édition 2025.
Après avoir émergé auprès du grand public entre 2023 et 2024, l’IA a commencé à s’intégrer progressivement aux processus d’achat de prestations intellectuelles, principalement à travers des expérimentations et des projets pilotes.
Le Baromètre 2025 révèle une adoption encore en phase d’amorçage : seuls 12 % des acheteurs l’utilisent régulièrement, tandis qu’un tiers (33 %) l’expérimente ponctuellement. Près d’un autre tiers envisage de recourir à l’IA à court terme.
Le véritable enjeu concerne la gouvernance : seulement 22 % des entreprises disposent d’une politique IA formalisée, alors que 45 % utilisent déjà la technologie.
Autrement dit, près d’un quart des organisations exploitent l’IA sans cadre structuré, soulignant un décalage significatif entre adoption et pilotage stratégique.
L’usage non encadré présente pourtant des risques, juridiques, opérationnels ou stratégiques c’est pourquoi 35 % des entreprises sont en cours de définition d’un cadre selon le Baromètre 2025.
Risques juridiques : dépendance économique et prêt de main-d’œuvre, deux axes clés de vigilance
Gestion des risques liée aux prestataires : une structuration en cours en 2025
La gestion des risques liés aux prestataires de prestations intellectuelles se structure progressivement dans les directions achats. Si les pratiques de base sont largement adoptées, les dispositifs avancés restent l’apanage d’une minorité d’organisations matures.
81 % des entreprises intègrent des clauses contractuelles spécifiques dans leurs contrats de prestations intellectuelles.
71 % des entreprises réalisent des évaluations régulières de leurs fournisseurs, combinant souvent évaluations formelles périodiques (annuelles, semestrielles) et feedbacks post-projet.
Au-delà du socle contractuel, les directions achats ont déployé divers outils de pilotage en 2025 dont notamment :
- Les indicateurs de performance (qualité, délais, coûts, innovation) et comités de pilotage sont largement utilisés.
- La vérification des assurances professionnelles, le contrôle des compétences et références, et le suivi régulier des projets sont également très pratiqués.
Vigilance accrue sur les risques PI
Le Baromètre 2025 révèle une vigilance accrue sur les risques majeurs, portée par la conscience que la non-conformité peut coûter bien plus cher qu’une prestation ratée.
89 % des directions achats surveillent le risque de dépendance économique, et 86 % le risque de prêt de main-d’œuvre illicite, deux scores élevés qui témoignent d’une prise de conscience généralisée.
Ces risques sont particulièrement élevés dans les prestations intellectuelles, où les relations durables avec des freelances ou de petites structures peuvent générer une dépendance économique, et où les prestations en régie (consultants intégrés aux équipes clientes) comportent un risque de requalification juridique, floutant la frontière entre indépendant et salarié.
De même, le prêt de main-d’œuvre est possible si le prestataire conserve son autonomie et que les tâches sont clairement définies, mais cette frontière reste délicate et doit être évaluée au cas par cas.
En conclusion, l’édition 2025 du Baromètre des Achats de Prestations Intellectuelles confirme la mutation profonde de ce domaine.
Les PI occupent depuis plusieurs années une place centrale et leur pilotage exige désormais une véritable expertise ainsi que de la rigueur et de l’anticipation.
L’intégration progressive de l’intelligence artificielle, la professionnalisation du sourcing et la montée en puissance des critères RSE illustrent une fonction Achats qui évolue vers plus de valeur et de performance, au-delà de la seule logique de coût.
Enfin, la gestion des risques reste un enjeu majeur obligeant les organisations à renforcer leurs pratiques de gouvernance et de contrôle.

















