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Le Freelancing en France dans les métiers de prestations intellectuelles aux entreprises

Freelance.com en partenariat avec le groupe ENSAI-ENSAE produit la première grande étude statistique sur le freelancing en France, sous la direction de Stéphane Auray, Professeur des Universités en économie.

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Le succès du Freelancing, ça vient d’où ?

Le développement du freelancing est l’un des phénomènes sociaux les plus marquants de ces dix dernières années, notamment dans tous les métiers de prestations intellectuelles. L’émergence des petits jobs uberisés type livreurs ou chauffeurs a pu masquer une autre révolution autrement plus massive : de plus en plus de cadres quittent leur statut de salarié pour devenir consultant ou expert indépendant. Ils sont aujourd’hui plus d’un million.

Cette révolution des cols blancs était jusqu’à présent un phénomène mal documenté d’un point de vue statistique, notamment parce que les professions concernées ne rentrent pas exactement dans les grandes familles de métiers de l’INSEE (FAP), ni même parfois dans la catégorie des travailleurs non-salariés : ils peuvent être gérants de SARL et de SAS.

Pour la première fois, une grande étude statistique a pu être réalisée à partir de l’ensemble des données publiques disponibles (INSEE, URSSAF, DARES…), grâce notamment à l’ouverture des données de l’URSSAF depuis 2020. C’est à travers un travail titanesque de désagrégation et de recoupement de ces bases de données hétérogènes que Stéphane Auray, Professeur des Universités en économie à l’ENSAI (Ecole Nationale de Statistique et Analyse de l’Information) et son équipe ont pu recomposer cette cartographie du freelancing dans les métiers de prestations intellectuelles aux entreprises. Cette étude a ciblé et isolé l’ensemble des métiers de prestations intellectuelles, à l’exception des professions règlementées type avocat, pour les regrouper en cinq grandes familles : l’IT et l’ingénierie, la finance et la gestion, la communication et le marketing digital, le design et la création numérique.  

Les résultats de l’étude dans les métiers de prestations intellectuelles

L’évolution du nombre de freelances :

Cette étude macro-économique révèle une forte croissance du travail indépendant dans ces métiers, déjà partiellement documentée par différentes études. Il y avait 588 000 consultants et experts indépendants en 2009, l’année de la création du statut d’auto-entrepreneur. Ils étaient 1 008 000 en 2019, soit 71% de croissance sur dix ans. Ils devraient être 1,54 million en 2030.

La répartition des freelances vis-à-vis des métiers :

En revanche, elle met en exergue une vérité statistique de la répartition par métier, par âge, par sexe, par région et par statut significativement différente des études réalisées par les acteurs du marché du freelancing. Ces études étaient et sont toujours, pour la plupart, réalisées à partir de sondages effectués sur leur base de freelances, inscrits sur leur plateforme. Or les freelances inscrits sur les plateformes ne sont pas représentatifs de l’ensemble de la population de consultants et d’experts indépendants : ils sont plus « digitaux », à savoir plus jeunes et plus positionnés sur les nouveaux métiers du digital.

Cette étude macro-économique permet ainsi de révéler différentes dynamiques à l’œuvre :

  • un phénomène qui concerne l’ensemble des générations : le freelancing séduit les jeunes générations, mais encore plus les cadres seniors. Le freelancing est bien un choix de deuxième vie professionnelle, comme en témoigne un âge moyen de 45 ans supérieur à celui des salariés (40 ans) ;  
  • un choix professionnel genré : deux freelances sur trois sont des hommes. Vu sous un autre angle, 12% des femmes actives sont des travailleuses non salariées, contre une proportion de 21% chez les hommes ;
  • un phénomène qui impacte tous les métiers, bien au-delà des métiers de la création, du marketing et de la tech : la première grande famille de métier est celle de la finance, de la gestion et des achats, qui englobe aussi les RH ou le juridique. Quasiment tous les postes de direction ou de management dans les entreprises peuvent aujourd’hui être occupés par des talents externes ;
  • une « freelanciarisation » forte de certains métiers : 32% des spécialistes en communication, interface utilisateur et création numérique travaillent en indépendants ;
  • un phénomène d’entrepreneurs. La création en 2009 du statut d’auto puis de micro-entrepreneurs a accompagné et accéléré cette dynamique, mais le phénomène aujourd’hui le plus marquant est la croissance spectaculaire du nombre de SAS / SASU qui offre aux consultants une grande flexibilité de facturation voir de refacturation d’autres prestations. Entre 2009 et 2019, le nombre de SAS de 0 à 2 salariés dans les métiers de prestations intellectuelles aux entreprises est passé de 7 380 à 156 060.
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Que deviendra le freelancing dans 10 ans ?

L’analyse prospective qui aboutit à une projection de 1,54 millions de freelances dans les métiers de prestations intellectuelles en 2030 (hors consultants en portage salarial, chiffre difficile à projeter) est une projection réaliste : elle prolonge la courbe de croissance de la population de freelances au cours des années 2010 en intégrant les prévisions de l’INSEE de la croissance de la population active. Trois facteurs pourraient accentuer cette croissance « moyenne » : l’accélération de la croissance dans les dernières années étudiées (2018 et 2019), l’accélération de la transformation du travail depuis le début de la crise COVID, et enfin l’accélération de la croissance du portage salarial suite à la loi El Khomry en 2016.

Afin de mettre en perspective cette réalité statistique de la croissance du freelancing avec le « vécu » des travailleurs indépendants et les attentes des cadres salariés, Freelance.com rappelle les principaux enseignements des différentes études qu’il a produites au cours des 18 derniers mois.

Elles ont le mérite de poser le « socle de valeurs » sur lequel se construit cette attractivité du freelancing. A titre d’illustration, les résultats de la dernière étude Ifop-Freelance.com sur les cadres et les nouvelles formes de travail, réalisée en décembre 2021 après plus de 20 mois de crise sanitaire et de recours massif au télétravail confirment ce « socle de désirabilité », 72% des cadres ont une bonne image du freelancing et 30% envisagent de travailler en freelance à l’avenir. Ils tendent aussi à montrer que la période actuelle est plutôt un accélérateur de projet de démission, de changement de vie professionnelle, de tentation du travail indépendant.

Cette grande étude sur le freelancing en France ne serait pas complète sans l’analyse des entreprises qui participent de cette dynamique. Nous y avons donc intégré une synthèse des travaux et réflexions produits par l’Open Talents Lab, un think thank réfléchissant sur l’écosystème des freelances et réunissant des DRH de grandes organisations.

J’ai à cœur d’accompagner les entreprises dans le succès d’un écosystème de compétences externes, en garantissant le respect réglementaire qui nous est tous imposé. Je m’engage donc à participer à des manifestations qui nous permettrons de construire en co-développement les bonnes pratiques de demain.

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