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Savoir-être au travail et freelancing : le point de vue expert de Marielle Frick

Nul besoin d’être un expert du Future of Work pour saisir l’importance du savoir-être au travail. Egalement désigné par les termes de soft skills, de compétences douces ou d’intelligence relationnelle, le savoir-être constitue aujourd’hui une compétence de plus en plus connue et reconnue. Que vous soyez salarié ou freelance, que vous souhaitiez décrocher un nouvel emploi, signer de nouvelles missions ou assurer le bon déroulé d’un projet, le savoir-être constitue à la fois un atout et un facteur-clé de succès.

Marielle Frick est coach et experte en savoir-être. Interviewée par freelance.com, elle livre son regard sur le sujet en expliquant ce que recouvre le savoir-être et en détaillant les enjeux liés à cette compétence devenue incontournable, pour les salariés comme pour les indépendants.

Savoir-être, de quoi s’agit-il ?

Le savoir-être désigne l’ensemble des compétences comportementales d’une personne, soit son comportement en entreprise si l’on évoque le sujet du savoir-être au travail. Souvent opposé au savoir-faire — ou hard skills —, le savoir-être relève de compétences transversales également désignées par la notion de soft skills.

Comme le précise Marielle Frick, le savoir-être repose sur « l’intelligence émotionnelle, l’intelligence relationnelle ainsi que l’intelligence des situations », et est donc déterminant de la qualité des interactions. S’il n’existe pas de consensus sur les compétences à travailler pour améliorer son savoir-être, Marielle Frick insiste sur l’importance de développer « une communication qualitative, (…) son autonomie et son adaptabilité afin de comprendre les enjeux et de se positionner dans une dynamique collaborative et coopérative ».

Collaboratif, collectif, ensemble : que l’on soit salarié d’une entreprise, étudiant ou freelance, l’enjeu se situe bien dans cette capacité à travailler ensemble. « Mon métier de coach en savoir-être consiste à comprendre ce qui se joue dans les relations interpersonnelles de sorte à optimiser le ‘faire-ensemble’, qui ne repose pas uniquement sur le savoir-faire », précise Marielle Frick.

Pourquoi développer son savoir-être au travail ?

N’avez-vous jamais été dans cette situation de devoir présenter une même idée à plusieurs personnes, et de vous apercevoir que leurs attentes ou leur compréhension étaient totalement différentes ?

L’un (le profil rouge si l’on se réfère à la matrice DISC) appréciera la synthèse quand l’autre (le bleu) attendra le détail des informations dans un tableau Excel, et le troisième une présentation Power Point à l’effet Wahou.

Savoir adapter sa communication en fonction de ses interlocuteurs est l’une des nombreuses illustrations du savoir-être que vous développez chaque jour, parfois sans vous en rendre compte.

Etre à l’écoute, émettre un message clair, apprendre à gérer des situations conflictuelles, savoir apaiser les tensions : les relations et situations de travail nécessitent un savoir-être au quotidien. Cela est d’autant plus vrai avec l’essor du télétravail ; les outils digitaux ayant engendré une prédominance de la communication verbale sur la communication non-verbale. L’absence de rapport direct, l’interprétation des messages, l’incapacité à véhiculer certaines émotions qui accompagnent la diffusion du message peuvent en effet pénaliser les interactions et nuire au relationnel.

« Énormément de situations insatisfaisantes (…) sont dues à un déficit de communication », précise la coach en savoir-être. La communication positive et non-violente permet d’instaurer des relations de travail qualitatives, et de favoriser une bonne coopération entre les personnes. »

Contrairement à certains discours scientifiques qui déclarent que « nous ne pouvons pas apprendre à être parce que nous sommes », la coach estime que le savoir-être peut se travailler, sans que cela n’altère la personnalité. « On peut par exemple apprendre à formuler une demande. Selon l’énonciation de la phrase, l’engagement et la réponse de l’interlocuteur seront très différents. »

Travailler son savoir-être : pour qui et comment ?

Populaires depuis quelques années, les soft skills font désormais partie des critères qui comptent de plus en plus dans le monde de l’entreprise.

Pour les collaborateurs, il s’agit donc de développer son aisance relationnelle, ses compétences en communication, son autonomie, sa créativité et son esprit critique, véritables atouts quand on évolue au sein d’une équipe. Nombre d’établissements d’enseignement supérieur se positionnent d’ailleurs sur ces sujets du savoir-être en développant des modules dédiés au sein de leur cursus. Objectif : assurer l’adéquation entre les compétences acquises par les étudiants et celles attendues côté employeur.

Côté freelances, le savoir-être constitue également une compétence essentielle : pour valoriser son expertise, décrocher des contrats et instaurer une relation fluide et de confiance sur la durée.
« Le freelance est confronté à une multitude de situations et de profils qui nécessitent de savoir gérer ses appréhensions et sortir de sa zone de confort, explique Marielle Frick. Pour optimiser le savoir-être, on se concentre sur les trois axes que sont l’estime de soi, la confiance en soi et l’affirmation de soi. Sur ce dernier point, il s’agit de travailler plus spécifiquement la qualité de la communication et la gestion des émotions. »

Des outils pour évaluer son savoir-être

Savoir évaluer son propre niveau de savoir-être représente la première étape pour optimiser cette compétence transversale. Le quotient émotionnel (QE), complémentaire du quotient intellectuel (QI), constitue un indicateur de référence. D’autres sources et outils sont également disponibles. En France, Alain Labruffe, chef du projet européen Leonardo da Vinci, a mis en place un référentiel de compétences qui définit les critères de savoir-être. Élaboré selon la norme ISO 9001 de l’AFNOR (Norme Internationale de Management de la Qualité), ce référentiel constitue une méthode de référence dans le domaine du management des compétences.

Depuis peu, les freelances disposent eux-aussi de leur propre outil. Marielle Frick a en effet travaillé à l’élaboration d’un questionnaire dédié (disponible sur le site freelance.com) pour permettre à chaque indépendant d’évaluer son propre niveau de savoir-être. La connaissance du degré de maturité en termes d’intelligence relationnelle et d’intelligence émotionnelle permet ainsi aux freelances de mieux appréhender des situations auxquelles ils sont souvent confrontés : gestion du stress, perte de motivation, gestion d’une relation de travail complexe. Car oui, le savoir-être s’évalue, s’apprend et se travaille.

Julie Huguet est entrepreneure et présidente d’une capitale French Tech. Passionnée de tous les sujets liés à la transformation, l’innovation ou plus généralement à la tech.

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