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Future of work avec Samuel Durand : comment créer son job de rêve ?

Samuel Durand nous explique comment il a fait pour créer le job de ses rêves.

Julie Huguet : Samuel Durand, tu as créé deux reportages sur le futur du travail, à seulement 25 ans. Je trouve ça assez fou et j’aimerais qu’on revienne un peu sur ton parcours. Ça a démarré au moment de tes études. Tu étais en école de management à Grenoble. Tu avais deux stages de six mois à réaliser. Et tu vas voir ton école et tu leur dis : « Je préfère aller interviewer les entreprises, apprendre à leur contact. J’ai plutôt envie d’en visiter 100 que de voir ce qui se passe à l’intérieur d’une entreprise pendant six mois. »

Comment l’école a-t-elle réagi à cette époque ?

Samuel Durand : Ça faisait deux ans que j’étais en école et ça faisait déjà deux ans que j’étais freelance. Je faisais des missions dans des boites où je gagnais un peu de sous. Je choisissais les clients, je bossais sur des projets intéressants que j’avais pu choisir et je ne me voyais pas du tout être stagiaire pendant deux fois six mois. Et donc je me suis intéressé aux indépendants, plus précisément à la relation entre les entreprises et les indépendants, et j’ai lancé cette expédition. Six mois pour préparer en amont, pour financer, puis six mois pour partir, rencontrer une centaine de boites dans une dizaine de pays du monde. »

Quand j’ai été voir mon école pour leur présenter cette idée, ça les a surpris. En fait, ce qui leur faisait peur, c’était de dire oui.

Quelques mois plus tard, on a été voir des grandes entreprises françaises qui m’avaient dit oui. Elles avaient hyper envie de soutenir le projet : « C’est intéressant pour nous en termes de contenu, tu vas aller chercher des choses inédites. Et c’est intéressant en termes de communication. »  Et donc quand je reviens voir mon école pour dire « on part dans deux mois, il y a toutes ces boites qui nous soutiennent », ils étaient OK : « Oui, maintenant, on veut bien être dedans aussi. »

Julie Huguet : A l’époque, tu as visité ces entreprises avec un regard neuf en la matière. Pourrais-tu partager avec nous trois grands enseignements qui ont changé ton regard sur l’entreprise ?

Samuel Durand : Je commencerais par une qui n’est pas sur le fond du sujet :  juste sur le fait d’avoir pu rencontrer des gens inaccessibles, hyper occupés, des CEO de boites cotées au Nasdaq qui nous ont accordé 1h.

Julie Huguet : Tes cibles, c’était les CEO à chaque fois ?

Samuel Durand : En fait, il y avait trois types d’acteurs.

Les entreprises et dans ces entreprises, soient des chefs de projet, soit des directions des achats, soit des RH.

Et puis un deuxième type d’acteur qui était l’écosystème. C’était typiquement des plateformes de services pour les freelance, des tiers lieux, des communautés d’indépendants. On allait voir les CEO.

Enfin, il y avait les indépendants et même des indépendants ultra senior. Je me rappelle un développeur web qui avait quinze ans d’expérience avec des TJM de 2 000$ ou 3 000 $ par jour par jour. Ce qui m’intéressait c’était de comprendre l’évolution. Comment passe-t-on de 200 à 3 000 $ par jour ?

Julie Huguet : Et avoir le luxe de choisir ces missions parmi plein d’opportunités.

Samuel Durand : Un deuxième enseignement était que l’écosystème indépendant était hyper structuré. On a été voir des entreprises qui fonctionnent ultra bien avec les freelances, qui ont vraiment mis en place une stratégie. Et la façon dont elles l’ont fait est intéressante. Souvent ça part d’une personne qui a une conviction : « Les indépendants, c’est le truc de demain. Il faut qu’on s’en occupe. »  Une personne qui se dit « On va faire des tests dans l’entreprise. »

Je pense par exemple à Microsoft. Ils ont commencé en disant « On va faire des tests pendant un an, on va étudier et monitorer des collaborations avec une centaine d’indépendants répartis sur une dizaine d’équipes et au bout d’un an, on va voir où ça bloque. Et on va pouvoir améliorer les processus au fur et à mesure. »

Ils ont réussi à le faire et ça a tellement bien marché qu’ils ont créé un outil pour gérer les indépendants qu’ils déploient dans leurs entreprises clientes.

Un troisième enseignement : j’ai rencontré des boites qui avaient des centaines, des milliers de personnes travaillant à distance, sans bureau, et qui ne voyaient pas leurs collègues ou assez rarement. J’étais impressionné par leur capacité à créer des processus de communication, des temps forts dans lesquels ils se retrouvaient, à créer une vraie culture où on est presque amis au sein de la boîte.

Julie Huguet : Merci pour ce partage de trois grandes idées, et j’imagine qu’il y en a une centaine d’autres encore. Tout cela te donne envie de faire un vrai documentaire, Work In Progress, donc tu sors un premier volet. De quoi ça parle ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

Samuel Durand : Le premier documentaire, c’est juste neuf speakers qui prennent la parole pour expliquer qu’on peut s’amuser dans son travail de pleins de façons différentes. On montre qu’on peut s’éclater en tant que salarié, en tant qu’indépendant, au sein de collectif, en tant que créateur de contenu au sein de communauté.

Julie Huguet :Pourquoi avoir voulu continuer et donner une suite à Work In Progress 1 ?

Samuel Durand : Parce que quand j’ai montré mon premier film, je l’ai montré à des copains. Des copains qui n’aimaient pas leur job, et en même temps, ils restent, ils continuent.

Alors dans ce deuxième tome, je creuse les différents leviers de motivation. Il s’appelle « Why Do We Even Work ? ». Pourquoi est-ce qu’on bosse ? Pourquoi est-ce qu’on rejoint une boite plutôt qu’une autre ? Et en fait, c’est un raisonnement qui marche aussi bien pour les salariés et pour les indépendants.

En fait, il y a trois leviers de motivation qu’on a identifiés : le comment, le quoi et le pourquoi.

Le comment, c’est l’environnement de travail, les collègues qui deviennent des amis, la flexibilité qu’on a de venir au bureau ou pas parce qu’on a un super cadre de travail à distance. Un tas de choses qui ne sont pas le travail en lui-même, qui sont autour du travail.

Le deuxième, c’est le quoi. Et ça, on peut le voir dans tous les métiers. On fait un parallèle entre des artisans qui font du travail du bois à Chamonix et des développeurs web à Porto, qui eux aussi bénéficient de ces valeurs de l’artisanat

Et le troisième point, le pourquoi, c’est le sens, la mission. Est-ce que ma contribution au monde est utile ? Pourquoi est-ce que je me lève le matin?

Il faut que l’entreprise soit capable de répondre à ces trois niveaux : un environnement de travail, une tâche intéressante, du sens.

Julie Huguet : On a hâte de le découvrir.

Samuel Durand : Oui, avant-première le 9 mars.

Julie Huguet : On est ravi de te soutenir puisqu’on a rejoint le club de tes partenaires. Et pour tous ceux qui aimeraient voir le film, on organise aussi une projection privée avec Samuel le 22 mars au Grand Rex.

N’hésitez pas à nous faire signe, à nous écrire si vous souhaitez assister à cette soirée qui s’annonce grandiose.

Julie Huguet est entrepreneure et présidente d’une capitale French Tech. Passionnée de tous les sujets liés à la transformation, l’innovation ou plus généralement à la tech.

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