L’évolution du marché de l’infogérance au fil des années
En France comme dans le reste du monde, le marché de l’externalisation des SI ne suit pas une évolution linéaire. On constate toutefois une croissance globale du nombre de contrats signés et de leur valeur depuis les années 90. Par exemple, des études menées par le cabinet Pierre Audoin Consultants montrent que le marché représentait moins de 2 milliards d’euros avant 1997, pour passer à plus de 5,6 milliards d’euros en 2007. En 2020, le marché s’élève à plus de 13 milliards d’euros en France (source : Statista).
Un autre indicateur clé utilisé pour mesurer l’évolution du marché de l’infogérance est la Valeur Annuelle des Contrats (ACV en anglais). Il s’agit de la valeur moyenne générée par les contrats d’externalisation informatique, qui ne doit pas être confondue avec le chiffre d’affaires. En France, cette valeur a par exemple augmenté de 23 % entre 2018 et 2019.
Au-delà de la valeur, on peut aussi noter une croissance du nombre de contrats signés entre entreprises clientes et prestataires. Entre 2018 et 2019, ISG note également une hausse du volume de contrats en France, avec une augmentation de 38 %.
En 2014, 75 % d’entre eux étaient de nouveaux contrats, soit 48 % de plus que durant l’année 2013.
Tout cela concourt à faire de la France l’un des pays du Top 3 sur le marché de l’externalisation IT en Europe. Cela dure depuis plusieurs années déjà , avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, également en tête du classement.
Ces chiffres plutôt reluisants ne doivent cependant pas faire oublier que le marché de l’infogérance peut se montrer fragile. La crise du Covid-19 en est la preuve : toujours selon ISG, même si la valeur annuelle des contrats sur les marchés de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique (EMEA) a augmenté au cours du premier trimestre 2020, cette croissance aurait été plus forte sans la pandémie. Sur l’ensemble de l’année, les chiffres prévisionnels montraient d’ailleurs une baisse d’environ 7 % de l’ACV de l’infogérance.
Les Directeurs des Services Informatiques (DSI) ne cachent d’ailleurs pas leur réticence à investir et à signer de nouveaux contrats. Selon une étude, la moitié d’entre eux envisageait de réduire leurs investissements au cours de l’année 2020, tandis que plus de 30 % prévoyaient un report des investissements sur l’année suivante. Si ces investissements ne sont pas tous destinés à la mise en œuvre ou au développement de l’infogérance, il est certain que le secteur en pâtit tout de même.